mercredi 17 mai 2023

Dix ans du mariage pour tous : « Ça nous a aidées à sécuriser notre famille » - Le Monde

Alexia Damyl et sa femme Jorami posent avec leurs filles, Eden (alors 12 ans) et Chaili-Rose (alors 8 ans) dans leur maison familiale à Muret, près de Toulouse, le 26 juin 2021.

Dix ans après, quand bien même elle se trouve en pleine procédure de divorce, le souvenir de son mariage avec Jorami reste pour Alexia Damyl, une enseignante de 36 ans, « l’une des plus belles journées » de sa vie. La même joie résonne quand Constance Démettre, 41 ans, évoque son union avec Aude, en août 2013, à la mairie de Bordeaux – célébrée « par un adjoint plutôt en accord avec le mariage homosexuel », à la différence du maire de l’époque, Alain Juppé.

A l’occasion du dixième anniversaire de la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe, Le Monde a interrogé des couples de femmes et d’hommes qui se sont dit « oui » dès 2013. Après des mois de débats enflammés précédant le vote de la loi promulguée le 17 mai 2013, pourquoi ont-ils choisi de se rendre à la mairie ? Et une décennie plus tard, comment les unes et les autres ont construit leur couple, leur famille, avec ce nouveau droit ?

« Envoyer enfin un message d’amour »

Pour Vincent Autin et Bruno Boileau, difficile de séparer l’intime du caractère exceptionnel de leur cérémonie. « Premiers mariés gays » après la promulgation du texte, les deux hommes ont échangé leurs vœux sous les caméras du monde entier, le 29 mai 2013.

« A l’automne [2012], Najat Vallaud-Belkacem, [la ministre des droits des femmes], se rend à Montpellier où nous vivions, et où Vincent était président d’une association de défense des droits LGBT, se rappelle Bruno Boileau. Elle dit alors que ce pourrait être bien, quand la loi sera votée, que le premier mariage soit célébré à Montpellier et que ce soit Vincent et son compagnon – moi, donc – qui soient les premiers mariés. » Bruno Boileau n’est pas présent à cette réunion publique, c’est un appel de Vincent Autin, avec qui il est en couple depuis six ans, qui l’avertit.

Dès lors, les deux hommes deviennent le visage de cette loi en construction, qui fait tant réagir. Et grâce au concours de la mairie de Montpellier, qui préenregistre leurs bans, onze jours après la promulgation du texte, ils sont donc les premiers mariés de la « loi Taubira ». « La dimension symbolique est incontestable, et pour moi, en tant que militant, c’était évidemment une victoire », reconnaît Vincent Autin. Le jour J, « on savait qu’il y aurait beaucoup de monde, et qu’il fallait se servir de la presse pour envoyer enfin un message d’amour là où la haine avait, pendant des mois, occupé le terrain. »

Vincent Autin et Bruno Boileau, lors de leur mariage civil à la mairie de Montpellier, le 29 mai 2013. Ils sont les premiers mariés après la « loi Taubira ».

Pour les mariés de 2013, au-delà de leur histoire amoureuse, s’unir à la mairie fut aussi bien souvent une réponse à la virulence des opposants et au « déferlement de haine » qu’ils ressentirent les mois précédents.

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