« Enfin ! » Au terme de plus de deux mois et demi de grève, les salariés de Vertbaudet ont accueilli la nouvelle avec soulagement, vendredi 2 juin au soir : la direction consentait « enfin » à augmenter les salaires, un protocole de fin de grève était conclu avec les représentants CGT. « Il comprend la levée du piquet de grève à compter du samedi 3 juin à minuit, et le retour au travail des 72 grévistes mardi 6 juin », a indiqué Vertbaudet dans un communiqué.
Epilogue d’une longue et emblématique bataille menée depuis le 20 mars par ces salariés de l’entrepôt logistique de la marque de vêtements pour enfants à Marquette-lez-Lille (Nord). Des femmes pour la plupart. Si ces préparatrices de commandes se sont mises en grève pour la première fois de leur vie, c’est contre « le 0 % » d’augmentation de salaire lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) : malgré l’inflation, l’accord signé par FO et la CFTC (majoritaires) ne prévoyait que des primes.
Allaient suivre presque onze semaines d’un conflit émaillé de tensions, lors d’interventions policières pour lever des blocages, ou d’intrusion sur le site de personnes étrangères à l’entreprise. La CGT exigeait 150 euros net mensuels, Verbaudet proposait tout sauf des augmentations.
Une hausse de 90 euros net mensuels
Est-ce la lassitude de tous, grévistes et non-grévistes, qui a finalement décidé la direction à proposer l’ouverture anticipée des NAO 2024 ? L’envergure nationale prise par cette lutte, relayée par des figures de la gauche ? Les craintes pour l’image de la marque ? L’issue s’est dessinée cette semaine en quatre réunions, autour d’une proposition obtenant l’« accord verbal » de FO et de la CFTC et, après négociation du protocole de fin de grève, de la CGT.
Alors que la plupart des salariés ont été rattrapés par le smic (1 747 euros brut), indexé sur l’inflation, ils gagneront 1 810 euros brut par mois minimum dès le 1er juillet (+ 4 %). Comme une partie du 13e mois est lissée sur l’année, la hausse sera d’environ 90 euros net mensuels, selon la CGT.
Vertbaudet a par ailleurs annoncé une « refonte complète de la grille salariale en fonction des classifications » pour « une meilleure reconnaissance des compétences et de l’ancienneté ». Ainsi, au-delà de douze ans d’ancienneté, les salariés toucheront au moins 1 860 euros brut sur treize mois (+ 7 %). Une prime de partage de la valeur de 300 euros sera versée chaque année en janvier.
Si les salariées n’ont pas obtenu le paiement de leurs journées de grève, des pertes compensées en partie par les caisses de solidarité, elles ne perdront pas les primes calculées au prorata du temps travaillé. « C’est moins que ce qu’on demandait, mais on valorise enfin l’ancienneté ! Et cela va bénéficier à tous les salariés ! On n’a pas gagné la guerre mais au moins une bataille, on a bien fait de ne pas lâcher ! », se réjouit Allison Glorieux, représentante syndicale CGT à Vertbaudet.
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