jeudi 1 juin 2023

Le RN accusé par un rapport parlementaire d'être une « courroie de transmission » de la Russie en France - Le Monde

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, le 1er mai 2023 au Havre.

Le Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN), est accusé d’avoir été une « courroie de transmission » du pouvoir russe, selon les conclusions de la commission d’enquête sur les ingérences étrangères, ont dit des sources parlementaires à l’Agence France-Presse.

Des extraits du rapport, rédigé par la députée Constance Le Grip (Renaissance), ont fuité jeudi sur RMC et Mediapart. La rédactrice insiste sur « l’alignement » du FN sur le « discours russe » au moment de « l’annexion illégale » de la Crimée en 2014, année pendant laquelle le parti a contracté un prêt auprès d’une banque tchéco-russe.

C’est le RN qui avait lancé cette commission d’enquête parlementaire, censée désamorcer les accusations régulières sur le sujet.

Les élus lepénistes, dont le président de la commission, Jean-Philippe Tanguy, ont voté contre le rapport, adopté par onze voix contre cinq, selon une source parlementaire.

Marine Le Pen dénonce un « procès politique »

La France insoumise s’est abstenue. Le rapport montre « a minima une désinvolture coupable » du RN à l’égard de la Russie, mais il n’est pas « exhaustif » sur l’influence d’autres Etats en France, a estimé l’insoumis Aurélien Saintoul.

Lors d’une conférence de presse dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen a balayé les conclusions qu’elle a comparées à « un procès politique ». « Il n’y a rien, en fait », a-t-elle poursuivi, en estimant que le rapport était « à l’image de la rapporteure, c’est-à-dire sectaire, malhonnête et tout à fait politisé ». « Ce rapport est un jugement sur les positions politiques que j’ai pu prendre », a-t-elle estimé.

La leader d’extrême droite avait été auditionnée la semaine dernière par cette commission. Sous serment, elle avait récusé toute contrepartie politique en échange du prêt russe contracté par l’ex-Front national, alors qu’elle s’était refusée à condamner l’annexion de la Crimée par la Russie quelques mois plus tard. « Je conteste formellement avoir pris quelque décision que ce soit pour faire plaisir à quiconque », avait-elle expliqué, en faisant valoir que « l’arrivée ou non d’un prêt n’a pas changé d’un iota les opinions qui étaient les nôtres depuis toujours ». Sur le fond, la présidente des députés RN avait lâché qu’elle « considérai[t] que, librement, les habitants de Crimée s’étaient exprimés par le vote pour être rattachés à la Russie ».

Jeudi, Mme Le Pen a dit être « sortie de cette commission avec le sentiment de l’effondrement de la culture démocratique ». Elle a estimé que ses adversaires politiques « reprochent [au RN] de penser différemment » d’eux, en affirmant que « le rapport parle à peine du prêt sur lequel toute la campagne de diffamation et de calomnie a pourtant été construite, parce que l’ensemble des autorités qui ont été interrogées ont indiqué qu’il n’y avait rien ».

Après la fuite des extraits du rapport, le député Julien Bayou (Europe Ecologie-Les Verts) a évoqué « un fiasco » qui « revient dans les dents » du RN. « La commission accable le clan Le Pen : ce n’est que justice pour ces patriotes de salon, complices des ennemis de la République », a pour sa part commenté son collègue Sacha Houlié (Renaissance).

Le Monde avec AFP

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