
Sept ans après la mort d’Adama Traoré, les juges d’instruction en charge de l’enquête sur les circonstances de son décès ont rendu une ordonnance de non-lieu, jeudi 30 août, estimant que les gendarmes responsables de l’interpellation du jeune homme à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), le 19 juillet 2016, n’avaient pas commis de violences volontaires illégitimes et ne pouvaient être mis en cause pour « non-assistance à personne en péril ». Cette décision, que Le Monde a consultée, marque une étape essentielle dans l’histoire d’un dossier emblématique du fonctionnement des forces de l’ordre, de la justice et de la mobilisation sur la thématique des violences policières en France, autour, notamment, de la figure d’Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, devenue une des figures des quartiers.
Le 19 juillet 2016, des gendarmes en patrouille avaient cherché à contrôler Adama Traoré et son frère, Bagui, recherché dans le cadre d’une enquête pour vol avec violence. Adama Traoré avait pris la fuite, échappant à une première tentative d’interpellation dans un jardin public, alors que des gendarmes tentaient de le menotter, grâce à l’aide d’un ami présent à proximité et qui avait bousculé les militaires.
Adama Traoré avait été retrouvé, dans un deuxième temps, dissimulé dans un appartement après avoir été signalé par un habitant, paniqué par l’irruption du jeune homme avec des menottes. Les gendarmes, dans leur procès-verbal, font état de rébellion et de résistance de sa part à l’intérieur du bâtiment. « Les mains de l’homme sont alors sous son corps, non visibles, et l’homme résiste pour nous empêcher de lui mettre les mains dans le dos. Nous parvenons finalement à le maîtriser. Lorsque nous amenons ses mains dans le dos, nous remarquons qu’il a une paire de menottes qui lui entrave uniquement le poignet droit. Nous lui plaçons donc de nouveaux objets de sûreté [menottes] », écrivent-ils alors.
Les gendarmes ont relaté une interpellation difficile et le recours à la force pour l’immobiliser, en particulier la technique du placage ventral. « Il ne fait aucun doute que des violences constituées par l’utilisation d’une technique d’interpellation contestée et asphyxiante ont été commises par les trois gendarmes », avait argué l’avocat de la famille, Yassine Bouzrou, au cours de la procédure, en s’appuyant sur les premières auditions des gendarmes. « Nous nous jetons sur lui avec mes deux collègues », avait ainsi déclaré un des militaires. « On se trouvait à trois dessus pour le maîtriser », avait ajouté un autre fonctionnaire.
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