
Quand les responsables du poney-club ont convoqué les parents d’Antoine pour leur annoncer que leur jeune cavalier avait des chances de se qualifier pour les championnats de France d’équitation des moins de 18 ans l’été suivant, à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), leur joie s’est vite teintée d’une certaine appréhension.
Pour accompagner sa graine de champion jusqu’à la plus grande compétition sportive de France, avec 14 000 participants sur quinze jours, la famille va devoir lui offrir sa propre monture. Son acquisition seule se chiffrera à 11 000 euros, prix moyen d’un cheval de sport en 2022 et en hausse de 11 % sur douze mois. La liste de frais supplémentaires à prévoir est longue : pension, assurance, soins réguliers d’un maréchal-ferrant, d’un vétérinaire. Le week-end, pour rejoindre le site des compétitions de qualification, le coût de location d’un van pour transporter le cheval va s’additionner aux nuits d’hôtel sur place et à la rémunération des services d’un coach, indispensables pour la reconnaissance du parcours et la détente de la monture.
Le cheval, un sport de riche ? Paradoxalement, c’est plutôt le contraire : les activités hippiques n’ont jamais été aussi populaires depuis un siècle. Près de 700 000 cavaliers prennent chaque année leur licence dans un poney-club ou un centre équestre. Un nombre en progression de 12 % par rapport à 2019, qui fait de cette activité le troisième sport le plus pratiqué en France (derrière le tennis, en deuxième place, et le football), et le premier pour les femmes. Un engouement et un investissement qui irriguent l’une des filières agricole, sportive et commerciale les plus puissantes de France, avec, pour la seule équitation, un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard d’euros. De surcroît, elle s’exporte dans le monde entier, dans la foulée des nations historiquement liées au cheval que sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Irlande.
Procès en élitisme
Les 30 000 éleveurs de l’Hexagone sont les premiers à animer le secteur équestre. Ils ont la charge de renouveler un cheptel français stabilisé depuis quelques années autour de 1 million d’équidés (contre moins de 500 000 dans les années 1970). Ils emploient près de 25 000 salariés, dont une grande majorité de jeunes de moins de 30 ans qui occupent la quarantaine de métiers liés à l’entretien des chevaux et à l’activité des poney-clubs.
Depuis quelques années déjà, la plus grande manifestation européenne autour du cheval, Equita, qui se déroulera à Lyon, du 1er au 5 novembre, n’offre pas seulement à ses 850 exposants, principalement français, l’occasion de vendre l’interminable liste d’accessoires nécessaires aux sports équestres. Le salon propose aussi aux éleveurs des espaces de présentation de chevaux destinés à la vente. « Tout cheval est toujours à vendre », rappelle-t-on chez GL Events, l’organisateur d’Equita.
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