
La situation est tellement exceptionnelle qu’elle pousse Météo-France à établir son bilan annuel un mois plus tôt qu’à l’accoutumée. L’année 2022 sera la plus chaude jamais enregistrée en France, et ce quelles que soient les températures de décembre, assure l’établissement public, mercredi 30 novembre, dans une évaluation provisoire. Ponctuée d’extrêmes, cette année « hors normes » est un « symptôme » du dérèglement climatique. Si elle s’avère inédite dans le climat actuel, elle deviendra classique en 2050.
L’année 2022 dépassera largement le précédent record de chaleur de 2020. Selon les hypothèses, la température annuelle moyenne sera comprise entre 14,2 °C (mois de décembre froid) et 14,4 °C, voire 14,6 °C (mois de décembre chaud). Cette année s’inscrit dans la tendance au réchauffement climatique lié aux activités humaines, et en particulier à la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) : huit des dix années les plus chaudes depuis le début des relevés en 1900 sont postérieures à 2010 dans le pays.
Un été si chaud impossible sans réchauffement climatique
Parmi les faits marquants d’une année qui a brouillé les saisons, 2022 a été jalonnée par trois canicules durant l’été ainsi que deux autres épisodes de chaleur, l’un extrêmement précoce (en mai), l’autre particulièrement tardif (fin octobre). L’automne se classe comme le plus chaud jamais enregistré, et l’été comme le deuxième plus chaud.
Un nombre record de trente-trois jours de vague de chaleur a été enregistré en juin, juillet et août. L’été 1983 détenait le précédent record avec vingt-trois jours, devant 2003 (vingt-deux jours). Cette période estivale de tous les extrêmes a « vraisemblablement » entraîné plus de 10 000 décès supplémentaires dans le pays, ce qui en fait l’été le plus meurtrier depuis 2003, selon Santé publique France.
L’anomalie de température a atteint + 3,8 °C sur la période de mai, juin, juillet et août par rapport à la période 1960-1990. « C’est colossal et dangereux pour les organismes comme les écosystèmes, qui sont épuisés », réagit la climatologue Françoise Vimeux, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.
Selon l’étude d’attribution réalisée par Météo-France, cette période estivale aurait été quasi impossible dans un climat non réchauffé par les activités humaines : le changement climatique d’origine anthropique l’a rendue environ cinq cents fois plus probable, et également bien plus intense.
Sur l’ensemble de l’année, ce sont 1 500 records de chaleur mensuels qui ont été battus, soit cinq fois plus que de records de froid, « ce qui montre une fois de plus l’impact du changement climatique », note Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. Les périodes de froid ont été quasi absentes au cours de l’année, à l’exception d’un épisode de gel tardif début avril qui a entraîné d’importants dégâts sur les cultures. Tous les mois, sauf janvier et avril, ont été plus chauds que la normale.
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