jeudi 16 mars 2023

Après le 49.3, le gouvernement peut-il être renversé par une motion de censure ? - Le Télégramme

Jusqu’à présent, les motions de censure relevaient du théâtre. Dix fois depuis le début de la législature, Élisabeth Borne a engagé sa responsabilité, sur la base de l’article 49.3 de la Constitution. À aucun moment, elle n’a véritablement tremblé. Car à aucun moment, les opposants n’ont réellement envisagé de se coaliser pour la faire chuter.

L’histoire est différente cette fois. On pourrait en effet retrouver en fédérateur des oppositions l’un des députés les plus respectés de l’Assemblée, le centriste Charles de Courson, qui siège au sein de Liot (Libertés, indépendants, outremer et territoires). Ce groupe pivot de 20 députés, comptant dans ses rangs d’anciens macronistes, a confirmé, ce jeudi, son intention de déposer une motion de censure transpartisane. Habituellement modéré dans ses propos, l’élu de la Marne n’a pas hésité à sortir la sulfateuse dès la décision du gouvernement officialisée : « Le recours par le gouvernement au 49.3 traduit l’échec de cette minorité présidentielle. Ils ne sont pas simplement minoritaires à l’Assemblée nationale. Ils sont massivement minoritaires dans le pays. On verra, probablement lundi, lors du vote, s’il y a une majorité à l’Assemblée qui refuse ce déni de démocratie ».

Pradié entretient le suspense

D’un point de vue arithmétique, les députés LR auront, une nouvelle fois la clé. Il faudra 287 voix pour faire tomber le gouvernement (*). Or les « hostiles » (Nupes, RN et Liot) ne comptent, au total, que 257 députés. « Il en manque donc 30, qu’il faut aller chercher… Seul LR pourrait les fournir, car, malgré leurs réserves, les députés de la majorité n’iront pas jusqu’à la censure du gouvernement », analyse le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier. Qui juge « peu probable » que la moitié du groupe LR franchisse le pas (61 députés y siègent actuellement).

Même s’ils n’ont pas apprécié d’être pointés du doigt par Élisabeth Borne, les Républicains restent liés par le « pacte » signé par l’état-major du parti avec le gouvernement. « Nous ne voterons aucune motion de censure », a d’ailleurs clairement indiqué, ce jeudi, Éric Ciotti, patron de LR depuis décembre dernier.

Le frondeur Aurélien Pradié (démis de ses fonctions de numéro deux du parti le 18 février) entretient le suspense, en rappelant que chaque député conserve sa liberté de vote et en disant réfléchir à voter une motion défendue par Charles de Courson. Bluff ? On saura en début de semaine si le jeune député du Lot rejoint le casting de « La chute du président » ou s’il se contente d’un second rôle dans « Retenez-moi ou je fais un malheur ».

* Il en faut habituellement 289, mais seuls 573 des 577 sièges de l’Assemblée sont actuellement occupés, en raison des annulations d’élections législatives par le Conseil constitutionnel.

Adblock test (Why?)



from France - Dernières infos - Google Actualités https://ift.tt/EwUSkjW
via IFTTT

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Loi immigration : le président des Républicains dénonce "un hold-up démocratique" du Conseil constitutionnel - franceinfo

>> Ce direct est désormais terminé. La droite gronde. Le président des Républicains Éric Ciotti a dénoncé vendredi 26 janvier "...