jeudi 20 juillet 2023

Détention provisoire requise pour quatre policiers marseillais soupçonnés de « violences en réunion » - Le Parisien

La victime les aurait reconnus sur photo. Quatre policiers marseillais ont été déférés ce jeudi à l’issue de 48 heures de garde à vue par le parquet de Marseille pour « violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours ». Le parquet a demandé leur placement en détention provisoire. Contacté, le cabinet d’avocat défendant l’un de ces policiers a indiqué ne pas souhaiter s’exprimer sur ce dossier.

La justice leur reproche d’avoir tiré au flash-ball à courte distance dans la tempe et d’avoir roué de coups Hedi avant de « laisser pour mort » ce jeune homme, dans la nuit du 1er au 2 juillet durant les émeutes dans le centre de la cité phocéenne. Quatre autres policiers ont été remis en liberté sans poursuite.

« On est déjà tombé sur des cow-boys mais ça, jamais »

Plongée dans le coma, victime d’un grave traumatisme crânien parmi d’autres blessures et toujours hospitalisé, la victime, un employé de restauration de 21 ans, a mis en cause un équipage de la BAC. Le jeune homme, qui doit subir de nouvelles opérations, a expliqué qu’il se trouvait en ville avec un ami après son service et qu’il devait rejoindre sa petite amie quand il a croisé l’équipage de police qui aurait utilisé un flash-ball de très près avant un passage à tabac.

« Ils m’ont tiré par les habits et m’ont traîné dans une ruelle, ils m’ont mis sur le dos, l’un d’eux a mis ses genoux sur mes jambes pour les bloquer. J’essayais de me protéger, mais je sentais le sang couler de ma tête, a raconté Hedi à La Provence. Et puis un des hommes a dit de me laisser tranquille et ils sont partis. »

Sur son lit d’hôpital, le jeune homme s’interroge : « C’était la police, maintenant, vous voulez avoir confiance en qui ? On est déjà tombé sur des cow-boys mais ça, jamais. Quand ils m’ont tiré dessus, ils étaient à trois, quatre mètres, on n’a même pas eu le temps de parler. » Selon nos informations, une vidéo de mauvaise qualité montrerait le tabassage de Heidi par les policiers.

Une autre information judiciaire ouverte après la mort d’un livreur

Huit policiers avaient été placés en garde à vue mardi, une mesure prolongée de 24 heures pour six d’entre eux. Ces policiers ont été applaudis par des collègues mardi soir alors qu’ils quittaient les locaux de l’IGPN à la préfecture de police de Marseille pour être interrogés dans des commissariats de la ville. Une dizaine de policiers s’étaient réunis pour soutenir leurs collègues mis en cause jeudi matin devant le palais de justice de Marseille.

Le parquet de Marseille a également ouvert une autre information judiciaire pour des violences policières, là aussi confiée à l’IGPN et à la PJ. Mohamed, un livreur Uber de 27 ans, était décédé la même nuit sur le cours Lieutaud d’une crise cardiaque après avoir reçu un tir de LBD en pleine poitrine.

Le 7 juin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a par ailleurs annulé le non-lieu et relancé l’enquête sur les violences policières dont avait été victime « Maria », une vendeuse rouée de coups le 8 décembre 2018 lors d’une manifestation des Gilets jaunes à laquelle elle ne participait pas. La jeune femme de 19 ans à l’époque avait d’abord été touchée à une cuisse par un tir de LBD avant d’être violemment frappée au sol à coups de pied et de matraques, des coups qui lui avaient fracturé le crâne nécessitant une trentaine de points de suture.

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