dimanche 21 janvier 2024

Agriculture : Marc Fesneau reporte son projet de loi de «quelques semaines», sur fond de mouvement de colère - Le Figaro

Invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première» dimanche, le ministre de l’Agriculture a refusé toute comparaison entre les manifestations actuelles et la crise des «gilets jaunes» il y a cinq ans.

Cinq ans après la crise des «gilets jaunes», dont le traumatisme reste vif au sommet de l'État, Emmanuel Macron a demandé aux préfets de se rendre ce week-end auprès des manifestants pour tenter de contenir la grogne et éviter que la protestation ne s'inscrive dans la durée.

Refusant de «comparer» la situation actuelle avec la grande jacquerie de 2018, Marc Fesneau a balayé tout «amalgame» et affirmé qu'il n'y «avait pas du tout (...) de panique» au sein de l'exécutif. «Le chef de l'État nous a demandé collectivement de nous mobiliser pour percevoir ce qui est cette crise et d'essayer d'y répondre», a sobrement résumé le ministre de l’Agriculture, appelant «tout le monde à ne pas rentrer dans la surenchère». Alors qu'il devait présenter ce 24 janvier en Conseil des ministres, son projet de loi sur «le renouvellement des générations en agriculture», Marc Fesneau a annoncé, lors du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Paris Première ce dimanche, le report du texte «de quelques semaines».

En cause notamment, la colère des agriculteurs français qui ne faiblit pas depuis qu’ils ont rejoint le mouvement européen il y a quatre jours. Près de Toulouse, l’autoroute A64 reste ainsi bloquée par des manifestants, tandis que des locaux de la Direction régionale de l'environnement (DREAL) ont été soufflés par une explosion à Carcassonne. «Cela est insupportable, que le bâtiment soit vide ou non. Je ne trie pas dans la violence. La justice est saisie, j'espère qu'on trouvera les auteurs. (...) Je dénonce la violence d'où qu'elle vienne, elle ne peut pas être un moyen d'action», a réagi le ministre de l’Agriculture. Survenue dans la nuit de jeudi à vendredi, l’attaque - revendiquée par le «Comité d'action viticole» - a marqué un tournant dans la mobilisation.

Denormandie «serait utile à la majorité» pour les Européennes

Parmi les revendications des agriculteurs français se trouve notamment la dénonciation d’une concurrence venue d'autres pays européens, qu'ils jugent déloyale, ainsi que des normes environnementales trop contraignantes. En réponse, le gouvernement rappelle que «le budget de l’agriculture (...) est le budget qui augmente le plus». «On met des moyens auprès des agriculteurs pour les accompagner dans les transitions et pour améliorer leur compétitivité», vante le ministre. Alors que Gabriel Attal doit recevoir le principal syndicat agricole ce lundi, Marc Fesneau a appelé les organisations syndicales agricoles «à formuler des propositions», pour sortir de la crise.

En déplacement ce samedi dans une exploitation viticole du Médoc, Jordan Bardella a directement mis en cause l’Union européenne et le président de la République dans la crise. Conscient que, au-delà de l’opposition, les cortèges ciblent eux aussi Bruxelles et les directives qui émanent des Vingt-Sept, Marc Fesneau persiste à penser que l’Union est le bon échelon. «Il faut faire du sujet européen un sujet central parce que l'avenir de la France c'est l'Europe», soutient-il. Avant de laisser entendre que son prédécesseur au ministère de l’Agriculture, Julien Denormandie, pourrait justement conduire la liste macroniste aux européennes du 9 juin. Aujourd’hui en retrait de la vie politique, ce dernier incarne «quelque chose qui serait utile à la majorité». «Il a quelque chose qui est utile dans le débat public», glisse son successeur.

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